Vue exceptionnelle du squelette d'un chalutier en construction, montrant l'ossature complète du navire avant la pose du bordage. La quille, véritable colonne vertébrale du bateau, repose sur le ber de construction. De part et d'autre se dressent les couples (membrures), ces "côtes" du navire façonnées dans du chêne massif. À la base de chaque couple, les varangues assurent la liaison avec la quille. Vers le haut, les allonges prolongent les couples jusqu'au plat-bord. À l'arrière, l'étambot supporte le gouvernail, tandis qu'à l'avant l'étrave fend les eaux. Cette phase cruciale de la construction mobilisait le savoir-faire des charpentiers navals comme Jean et Henri Lefèvre. Chaque pièce était façonnée individuellement, ajustée au millimètre. Le gabari (modèle en bois) permettait de reproduire les formes exactes. La qualité du bois était primordiale : le chêne pour la structure, l'orme pour les parties immergées résistant mieux à l'eau de mer. Après cette étape viendrait le bordage (pose des planches de coque), puis le calfatage à l'étoupe et au brai pour assurer l'étanchéité. Un chalutier de 15 mètres nécessitait environ 6 mois de travail pour une équipe de 4-5 charpentiers.